de plomb aux lèvres vierges
Les vices les vertus tellement imparfaits
La ressemblance des regards de permission avec les yeux
que tu conquis
La confusion des corps des lassitudes des ardeurs
L'imitation des mots des attitudes des idées
Les vices les vertus tellement imparfaits
L'amour c'est l'homme inachevé.
Out of Sight in the Direction of my Body
All the trees all their boughs all their leaves
The grass at the base the rocks the massed houses
Afar the sea that thine eye washes
Those images of one day and the next
The vices the virtues that are so imperfect
The transparence of men that pass in the streets of hazard
And women that pass in a fume from thy dour questing
The fixed ideas virgin-lipped leaden-hearted
The vices the virtues that are so imperfect
The eyes consenting resembling the eyes though didst
vanquish
The confusion of the bodies the lassitudes the ardours
The imitation of the words the attitudes the ideas
The vices the virtues that are so imperfect
Love is man unfinished.
A peine défigurée
Adieu tristesse
Bonjour tristesse
Tu es inscrite dans les lignes du plafond
Tu es inscrite dans les yeux que j'aime
Tu n'es pas tout à fait la misère
Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent
Par un sourire
Bonjour tristesse
Amour des corps aimables
Puissance de l'amour
Dont l'amabilité surgit
Comme un monstre sans corps
Tête désappointée
Tristesse beau visage.
(La vie immédiate, 1932)
Scarcely Disfigured
Farewell sadness
Greeting sadness
Thou art inscribed in the lines of the ceiling
Thou art inscribed in the eyes that I love
Thou art not altogether want
For the poorest lips denounce thee
Smiling
Greeting sadness
Love of the bodies that are lovable
Mightiness of love that lovable
Starts up as a bodiless beast
Head of hope defeated
Sadness countenance of beauty
(The Immediate Life, 1932)
Seconde nature
En l'honneur des muets des aveugles des sourds
A la grande pierre noire sur les épaules
Les disparitions du monde sans mystère
Mais aussi pour les autres à l'appel des choses par leur nom
La brûlure de toutes les métamorphoses
La chaîne entière des aurores dans la tête
Tous les cris qui s'acharnent à briser les mots
Et qui creusent la bouche et qui creusent les yeux
Où les couleurs furieuses défont les brumes de l'attente
Dressent l'amour contre la vie les morts en rêvent
Les bas-vivants partagent les autres sont esclaves
De l'amour comme on peut l'être de la liberté.
(L'amour la poésie, 1929)
Second Nature
In honour of the dumb the blind the deaf
Shouldering the great black stone
The things of time passing simply away
But then for the others knowing things by their names
The sear of every metamorphosis
The unbroken chain of dawns in the brain
The implacable cries shattering words
Furrowing the mouth furrowing the eyes
Where furious colours dispel the mists of vigil
Set up love against life that the dead dream of
The low-living share the others are slaves
Of love as some are slaves of freedom
(Love, Poetry, 1929)
La vue
à Benjamin Péret
A l'heure où apparaissent les premiers symptômes de
la viduité de l'esprit
On peut voir un nègre toujours le même
Dans une rue très passante arborer ostensiblement une
cravate rouge
Il est toujours coiffé du même chapeau beige
Il a le visage de la méchanceté il ne regarde personne
Et personne ne le regarde.
Je n'aime ni les routes ni les montagnes ni les forêts
Je reste froid devant les ponts
Leurs arches ne sont pas pour moi des yeux je ne me
promène pas sur des sourcils
Je me promène dans les quartiers où il y a le plus de
femmes
Et je ne m'intéresse alors qu'aux femmes
Le nègre aussi car à l'heure où l'ennui et la fatigue
Deviennent les maîtres et me font indifférent à mes désirs
A moi-même
Je le rencontre toujours
Je suis indifférent il est méchant
Sa cravate doit être en fer forgé peint au minium
Faux feu de forge
Mais